DESCRIPTION
Le corps, allongé, est recouvert de 5 rangées
longitudinales de plaques osseuses (scutelles), le squelette
n'est que partiellement ossifié. Le dos est gris-cendré
à gris-brun avec des reflets verts, le ventre est jaunâtre
avec des reflets argentés. Le museau est pointu, la
bouche infère se présente comme un tube protractile,
elle est précédée de 4 barbillons. La
nageoire caudale est hétérocerque.
Taille : jusqu'à 3,5 m. (mâles plus grands que
les femelles) - Poids : 2,5 kgs à 170 kgs
BIOLOGIE
L'esturgeon est un poisson amphihalin potamotoque qui fréquente
les eaux littorales. La reproduction a lieu de mai à
juillet dans le cours moyen des fleuves sur fond de graviers.
Les adultes qui vivent dans les eaux littorales commencent
à remonter les fleuves en avril. Les oeufs (10000/kg
de femelle) incubent durant 3 à 7 jours selon la température
de l'eau. Les juvéniles vivent en estuaire et en mer.
ORIGINE ET DISTRIBUTION
Dans le bassin de la Seine, jusqu'en 1864 l'esturgeon remontait
l'Yonne jusqu'à Auxerre (Poplin, 1952); Boisset (1948)
relate la capture d'un individu de 140 kg à Mantes
la Jolie en 1856. En 1881, on en pêche encore quelques-uns
en amont de Sens (Moreau, 1881). En 1897, 2 à 3 esturgeons
par an sont capturés à Elbeuf en Seine Maritime
(Gadeau de Kerville, 1897). D'après Magnin l'espèce
a fréquenté la Seine jusqu'en 1917.
Jusqu'à la moitié du 19ème siècle,
l'esturgeon fréquente assez régulièrement
le bassin de la loire jusqu'à Orléans (Blanchard,
1866 ; Magnin, 1962). A partir de 1860 les captures deviennent
rares (Soland 1869); Gervais (1897) signale encore quelques
prises dans la Loire et Dubois (1903) indique que la dernière
capture dans le Cher date de 1873. Il aurait complètement
disparu vers 1940 (Darlet et Prioux, 1950 ; Roy, 1952).
De nos jours, l'Esturgeon n'est plus présent que dans
le bassin Garonne-Dordogne.
Jusqu'à la moitié du 20ème siècle
il était pêché régulièrement
dans le bassin de la Garonne et de l'Adour et permettait une
certaine production de Caviar (Moreau, 1881 Roule, 1904, 1922
; Vibert, 1945). En 1948, Boisset signale 300t/an sur la Garonne.
Et puis les prises diminuent régulièrement jusqu'à
l'interdiction totale de pêche de 1982.
Sa migration de reproduction s'arrête actuellement au
niveau de Golfech sur la Garonne et de Bergerac sur la Dordogne
(Rochard et Al, 1990).
Dans le bassin du Rhône l'esturgeon fréquentait
la Saône et le Doubs (Vallot, 1837 Blanchard, 1866 ;
Moreau, 1881) d'où il semble disparaître au début
du 20ème siècle (Gensoul, 1908). A partir de
1850 l'esturgeon ne remonte plus au delà de Montélimar
(Grègoire, 1983). En 1870, prés de 500 individus
sont pêchés entre Avignon et Beaucaire , 10 en
1900 et seulement 3 en 1923 (Roule, 1904). Kiener (1968, 1985)
signale un individu prés de Tarascon en 1945, un individu
prés d'Avignon en 1955, une capture en 1967 dans l'étang
de Vaccarès et une en 1969 dans l'étang de Mauguio.
L'esturgeon remontait jadis la Meuse jusqu'en 1921, la Moselle
jusqu'à Metz (Gehin, 1868), le Rhin jusqu'à
Bâle (Gervais, 1897 ; Magnin, 1959, 1962) d'où
il semble avoir disparu à partir de 1917.
VULNÉRABILITÉ
Espèce très menacée, la pêche et
la vente sont interdites en France par l'arrêté
interministériel du 25 janvier 1982.
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